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Les thérapies par l’animal

- Julie BOUCHONVILLE

Les thérapies par l’animal

Qu’il s’agisse d’intégrer un chien d’assistance à la famille, d’interagir toutes les semaines avec des chevaux ou même de nager avec des dauphins, le contact plus ou moins réguliers avec des animaux est censé être bénéfique pour les personnes autistes, et certains professionnels affirment que leurs thérapies basées sur ce contact peuvent avoir des effets spectaculaires allant jusqu’à la guérison complète.

Est-ce vrai ? Est-ce seulement possible ? Essayons de démêler le vrai du faux.

 

Les animaux, c’est sympa… si on aime ça

J’enfonce une porte ouverte, mais c’est la base. Avant même de se demander si une thérapie avec un animal serait réellement si efficace que cela, il faut réaliser que tous les autistes n’aiment pas tous les animaux. Essayer de détendre un enfant et d’améliorer sa coordination en lui apprenant à brosser un cheval ne fonctionnera pas s’il a peur des chevaux. Même un enfant qui pense qu’il aime un certain animal mais n’a pas passé de temps à son contact peut paniquer en réalisant que dans la vraie vie, cet animal est plus grand, plus bruyant ou plus baveux que prévu.

Un parent voulant bien faire en adoptant un chien pour son enfant pourrait être déçu en comprenant que son enfant n’aime pas trop les chiens et préfère en fait les chats[1].

 

L’avis des études

L’interaction régulière avec des animaux peut être bénéfique pour les personnes autistes, oui. Pour des raisons évidentes, d’ailleurs : avoir une relation d’affection et de confiance, qu’elle soit avec un humain ou avec un animal, est agréable, bon pour le moral et la confiance en soi. Se promener souvent avec un chien améliore la coordination et la tonicité. Acquérir de nouvelles capacités et honorer ses responsabilités, comme par exemple apprendre à monter et panser un cheval, est excellent pour l’estime de soi.

Même la thérapie par les dauphins n’est pas inutile : il est bon pour le corps et l’esprit de nager, et pour quelqu’un aimant les dauphins, de les voir de près est sûrement une très belle expérience. Les séances de nage avec dauphins ou autres mammifères marins sont cependant le plus souvent vendues comme des expériences uniques et pas des thérapies sur le long terme, aussi à part pour le souvenir sympa, elles n’ont aucun effet[2].

 

Cela veut-il dire que les mêmes bénéfices ne pourraient pas être obtenus en ayant une relation avec un simple animal de compagnie et en pratiquant une autre activité physique régulière ou en acquérant d’autres capacités ? Non, bien sûr. Les thérapies au contact des animaux n’ont pas de qualité spéciale « magique ». Ce n’est pas que les chevaux ont un effet hors du commun sur les autistes, c’est juste que si quelqu’un aime beaucoup les chevaux, lui apprendre à s’en occuper est une bonne méthode de le pousser à travailler son sens de l’observation, sa coordination, son contrôle moteur, ses capacités d’empathie et de mémorisation, etc.

Est-ce qu’une personne qui ne sait pas parler avec sa bouche va soudain y arriver ? Est-ce qu’une autre qui ne regarde jamais son entourage dans les yeux va s’y mettre ? Non. Simplement, si quelqu’un a du mal à effectuer des gestes doux et qu’il s’y entraîne, par exemple en caressant un chat, alors il saura mieux effectuer lesdits gestes.

 

Un chien d’assistance formé à des comportements d’aide, comme par exemple intervenir lorsque son humain a des comportements auto-destructeurs, est un peu différent : ici les aptitudes du chien jouent activement un rôle, mais on ne peut pas parler de thérapie, le chien est là au quotidien et fait plus partie de l’équipe de soin de la personne autiste.

 

Devrais-je donc immédiatement faire l’acquisition d’un chien d’assistance pour mon proche ou pour moi ?

Non, pas forcément. Comme mentionné en début d’article, encore faut-il aimer les chiens et tout ce qu’ils impliquent : un chien bave, mange salement, adore venir câliner ses humains alors que ses babines sont encore pleines de l’eau qu’il vient de boire, perd ses poils et sent très fort. Tout le monde n’est pas prêt pour cela.

Pour que le bien-être du chien soit respecté, il faut également s’acquitter de tout un tas de corvée : les sorties même sous la pluie à 22 h, le brossage, les soins dentaires, les visites chez le vétérinaire, le ramassage des déjections, la gestion de l’eau et de la nourriture, etc.

Pour quelqu’un qui envisagerait d’adopter un chien « normal » et de l’entraîner à la manière d’un chien d’assistance, il faut ajouter à ce que je viens de mentionner un plan d’éducation sérieux et la discipline de le suivre, et potentiellement la nécessité de supporter l’enfance du chien en question. Les chiots sont incontinents, mâchouillent ce qu’ils trouvent, mordent souvent leurs humains et n’ont de respect pour rien, en plus d’être souvent complètement surexcités sans raison apparente.

J’aime sincèrement les chiens, mais en avoir un n’est pas un bon plan pour tous les autistes.

 

Les thérapies avec des animaux sont-elles éthiques ?

Honnêtement, ça dépend. De l’animal, d’abord : comme mentionné plus haut, certains animaux ne sont simplement pas adaptés à la captivité et les y maintenir est cruel et contraire à l’éthique.

Du thérapeute, ensuite. Comme partout, certains sont excellents et ont à coeur la santé mentale et physique de leurs animaux, d’autres les voient plus comme une ressource à utiliser. Dans ce second cas, je dirais que non, financer ces comportements n’est pas éthique.

De la personne autiste, enfin. Certaines personnes peuvent avoir des comportements violents lorsqu’elles ont peur ou sont en colère. Ce n’est pas leur faute : que ce soit un coup de pied réflexe lorsque quelque chose leur mord les orteils ou un geste incontrôlé en cas de meltdown, la volonté n’est pas de faire du mal, mais il n’empêche qu’un animal peut être blessé dans ces circonstances. Animal qui, rappelons-le, n’a pas choisi d’être là. Encourager une personne qui a un historique de violence involontaire à passer du temps avec des animaux ne me semble pas correct d’un point de vue moral.

 

En conclusion

Gardons toujours à l’esprit que la communauté des proches de personnes autistes est perçue comme prête à tout. Les personnes désespérées sont souvent la cible d’arnaques ou de prétendues thérapies aux effets miraculeux. Lorsqu’un professionnel met en avant sa méthode d’intervention incluant le contact avec des animaux comme quelque chose de spectaculaire, mieux vaut passer son chemin. Oui, le contact avec des animaux peut avoir un effet bénéfique sur les personnes autistes, mais il ne faut pas s’attendre à un miracle. Ces thérapies ne sont pas pour tout le monde, et certaines d’entre elles sont carrément du charlatanisme.

 

Et soyons honnêtes : si les thérapies au contact des animaux voulaient vraiment aider les autistes, il y a longtemps que ça se ferait avec des dinosaures.

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[1]Ceci est très courant, dans la mesure où les chats sont pratiquement des chiens autistes.

[2]Et, contrairement à des chiens ou des chats, les mammifères marins ne sont pas des animaux domestiques et il est très cruel de les maintenir en captivité.


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