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Le TSPTc et l’autisme

- Julie BOUCHONVILLE

Le TSPTc et l’autisme

Existe-t-il des liens entre le stress post-traumatique[1] complexe et l’autisme ? Examinons la situation ensemble.

 

Qu’est-ce que le TSPTc ?

Le trouble de stress post-traumatique complexe est similaire bien que différent du stress post-traumatique « classique », et pas toujours considéré comme une entité à part par le monde médical[2]. (D’ailleurs, certaines des études que je citerai plus bas ne font pas la distinction.) Les professionnels qui la font considèrent que des effets et adaptations uniques ont lieu lorsqu’une personne est régulièrement victime de situations traumatisantes, par exemple lors de maltraitances durant l’enfance qui vont durer des années, par opposition à des évènements assez contenus, par exemple un accident de voiture ou une agression[3].

Ces adaptations peuvent inclure un sentiment de culpabilité, d’inutilité ou d’impuissance, des troubles dans la régulation des émotions, et des difficultés à créer et/ou entretenir des relations avec les autres[4]

Il est intéressant de noter que le TSPTc pourrait être plus répandu que le TSPT[5], ce qui n’est pas illogique quand on y réfléchit : les violences intrafamiliales sont une source majeure de trauma complexe, et extrêmement répandues[6]. De plus, des phénomènes se répétant durant des années sont, par définition, plus capables de passer sous le radar que des accidents soudains, déclenchant moins de mécanismes d’aide ou de prise en charge, et pouvant amener les victimes à ne pas comprendre pourquoi elles se sentent mal, ne pouvant identifier un évènement précis qui les aurait particulièrement perturbées.

 

Quelles sont les comorbidités du TSPTc ?

Le trouble anxieux et/ou dépressif est très courant[7] [8], de même que les troubles du sommeil et, dans une certaine mesure, les maladies chroniques[9]. L’autisme, pour mettre un terme à tout suspens dans cette direction, n’est pas favorisé par le stress post-traumatique — ce qui n’est que bon sens : personne ne devient autiste en cours de route, après avoir vécu des évènements pénibles.

 

Les personnes autistes sont-elles plus à risque de développer du stress post-traumatique ?

En gros, oui[10].

D’abord, parce que les personnes autistes sont plus à risque de vivre des évènements traumatisants : n’importe quelle personne vulnérable est plus exposée aux abus [11] [12]. De plus, nos spécificités sensorielles peuvent nous amener plus facilement à l’état où la situation choquante n’est pas traitée ni digérée, créant du trauma même sur de (relativement) « petites choses ».

Enfin, parce qu’un mécanisme mental qui tend à fabriquer du trauma, c’est la capacité à ruminer un évènement. S’il y a une chose pour laquelle les autistes sont très bons, je ne l’apprends pas à mon lecteur, c’est faire la même chose encore et encore. Parfois, c’est une action physique, parfois, c’est revisiter un souvenir[13].

 

Comment éviter ou traiter le stress post-traumatique, complexe ou non, chez la personne autiste ?

La question est vaste. Il faudrait bien sûr commencer par « éviter soigneusement de vivre dans une société validiste au sein d’une famille refusant de comprendre les spécificités sensorielles de chacun », ce qui est difficile à prescrire.

Prévenir le TSPT(c)

Un diagnostic précoce, permettant d’adapter les comportements de l’entourage et d’être vigilant vis-à-vis des abus potentiels, pourrait aider, ainsi que de bonnes pratiques de procédés mentaux, pourquoi pas héritées des thérapies cognitives et comportementales, afin de gérer les émotions qui émergent suite aux évènements difficiles et d’éviter les ruminations.

Une bonne idée générale serait de se tourner vers son équipe soignante, ou contacter un psychologue correctement formé, si l’on soupçonne qu’un évènement traumatisant a non seulement eu lieu, mais est en train de modifier le comportement et les pensées de la personne concernée.

 

Soigner le TSPT(c)

Une aide psychologique, voire psychiatrique, est conseillée. La grosse difficulté repose d’abord sur le fait que les personnes concernées ont du mal à établir des liens, et cela inclut un lien de confiance avec un thérapeute, mais aussi que les situations où le trauma a lieu au sein de la famille impliquent de d’abord parvenir à s’en extraire.

Le traitement peut inclure de la psychothérapie, des techniques de thérapie brève comme l’EMDR, parfois une aide médicamenteuse comme des antidépresseurs, et le TSPT(c) est un trouble dont on vient à bout dans la majorité des cas[14].

J’encourage mon lecteur, s’il devait se retrouver dans le TSPT(c), à en parler à son équipe médicale.

 

[1]Rappelons pour le bien de cet article qu’un évènement est jugé comme traumatisant pas seulement quand il est déplaisant ou effrayant, mais lorsque la personne qui le vit est incapable de le traiter et de le digérer.

[2]L’OMS le reconnaît comme un trouble distinct, mais pas le DSM-V.

[3]https://icd.who.int/browse/2024-01/mms/fr#585833559

[4]https://www.tandfonline.com/doi/full/10.3402/ejpt.v5.24221

[5]https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/31268218/ Si j’en crois cette étude, sur une population ayant vécu des situations traumatisantes, 5,5 % souffraient d’un TSPT, mais 13 % de TSPTc.

[6]En 2019, l’INSEE mentionnait le chiffre de 160 000 victimes ayant porté plainte pour violence physique ou sexuelle dans le cadre familial (https://www.insee.fr/fr/statistiques/5763591?sommaire=5763633), et en 2023, le ministre de l’Intérieur mentionnait 400 000 interventions de la police par an pour des causes de violence intrafamiliale (source : TF1).

[7]https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC8979541/#:~:text=These%20results%20are%20consistent%20with,due%20to%20a%20hypothesised%20general%20

[8]https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/31268218/

[9]https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/31268218/

[10]https://onlinelibrary.wiley.com/doi/full/10.1002/aur.2306 Si j’en crois cette étude, 60 % des adultes autistes sont susceptibles d’avoir eu un TSPT à au moins un moment de leur vie (l’étude utilise les critères du DSM donc le TSPTc n’est pas distinct), contre environ 5 % pour le restant de la population.

[11]https://drees.solidarites-sante.gouv.fr/sites/default/files/2020-10/er1156.pdf 

[12]https://informations.handicap.fr/a-9-femmes-autistes-sur-10-victimes-violences-sexuelles-32831.php#:~:text=Une%20femme%20sur%20trois%20serait,autisme%2C%20soit%20trois%20fois%20plus.

[13]https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/34318687/

[14]https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC9077626/


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